Royan, ville la plus 50 de France

Posté le25/02/2019

Une guerre, une reconstruction, des architectes, après quelques années Royan renait de ses cendres pour devenir la ville la plus 50 de France. Inspiration franco-brésilienne, mélangeant mouvement moderne de l’époque et design brésilien des années 40, on découvre aujourd’hui des chefs-d’oeuvre architecturaux, fruit du travail d’une centaine d’architectes.

 

Aux commandes de ce vaste programme de reconstruction, l’architecte Claude Ferret (1907-1993), désigné par le ministère pour reconstruire la ville rapidement non pas à l’identique comme d’autres villes telles que St Malo mais avec la volonté de faire rentrer Royan dans une ère moderne.

  

Comment le style belle époque a laissé place à une architecture à l’inspiration brésilienne?

  

Septembre 1946 et septembre 1947, les magazines « Architecte d’Aujourd’hui » numéro 7-8 et 13-14 parraissent dans les kiosques présentant les projets d’architectures modernistes réalisés au Brésil. Ces deux numéros ont fait l’effet d’un électrochoc sur les architectes royannais, qui s’ imprégnent des réalisations construites pour refondre entièrement leurs projets initialement prévus dans le style régional.

Pour la petite histoire, dans les projets brésiliens présentés dans les deux magazines se trouve le Ministère de l’Education Nationale et de la Santé Publique de Rio, réalisé par Oscar Niemeyer et Lucio Costa sous l’inspiration de Le Corbusier. L’architecte français avait présenté un projet de reconstruction de Royan jugé « trop moderniste et avant-gardiste » pour l’époque.

  

Toits terrasse, gardes corps et fenêtres en longueur caractérisent cette architecture qui est également reconnaissable par son crépis blanc d’où éclate par endroits des couleurs flash comme le vert, le rouge, le jaune rappellant étroitement l’architecture de Le Corbusier. La villa ci-dessous, livrée en 1959 par René Baraton, Jean Bauhain et Marc Hébrard attire le regard par ses couleurs, mais également par tous les détails et le subtil mélange de matériaux: le mur perforé pour protéger des rayons du soleil entrant , l’auvent en béton et la majestueuse paroi de verre en guise d’entrée. La proximité intérieur/extérieur avec les larges baies vitrées vient tout droit de l’inspiration du design brésilien.

 

        

Villa, 41 rue du Docteur Audouin 17200 Royan - Photo @Galerie44

 

Avec un seul mot d’ordre: « faire du moderne », on a vu apparaître de nouveau matériaux comme par exemple le béton, peu coûteux mais très critiqué à l’époque. Pourtant, composé d’une structure en béton autoporteuse, le marché central (1956), classé monument historique, est décrit aujourd’hui comme une prouesse architecturale, fruit du travail des architectes André Morisseau, Louis Simon et Bernard Laffaille. Son architecture ossille entre voile de béton armé plissé et carreaux de verre, rappelant une forme de coquillage renversé.

 

      

Le Marché Central, 72 Rue Pierre Loti, 17200 Royan - Photo @Galerie44

 

On retrouve également le crépis blanc, les carreaux de verre et le bleu intense sur les villas « le grille pain » qui doit son nom à l’appareil ménager, signé Pierre Marmouget et Edouard Pinet en 1956 et sur la villa Mitoyenne de l’entrepreneur Barre. Cette deuxième, un peu laissée a l’abandon, nous offre tout de même la vision excentrique du propriétaire de l’époque, claustra et sculpture en béton viennent se mélanger à la rangées de 3 carreaux de verre, permettant d’inonder l’habitat de soleil, mot d’ordre du mouvement architectural moderne de l’époque.

 

      

Villa « Le Grille-Pain », 52 rue de Foncillon, 17200 Royan - Photo @Galerie44

 

   

Villa Mitoyenne, 5 avenue du Bocage, 17200 Royan - Photo @Galerie44

 

Tout droit influencée par Oscar Niemeyer pour sa façade biseauté à l’enduit lisse et par la villa Savoye de Le Corbusier pour ses pilotis, la villa « Ombre blanche » de Claude Bonnefoy s’impose sur le boulevardFrédéric Garnier en front de mer.

 

Villa « Ombre blanche », 70 boulevard Frédéric Garnier, 17200 Royan - Photo @Galerie44

 

Nous avons gardé notre favorite pour la fin…la villa « Rafale » également appelé la villa « Boomerang », unique par sa forme courbée. L’architecte Pierre Marmouget à qui on doit ce chef-d’oeuvre architectural a rassemblé en 1955 l’ensemble des éléments du design brésilien. On observe les couleurs vives comme le jaune, le orange de la cheminée extérieur, le bleu de l’échelle qui permet de rejoindre la piscine directement par la terrasse de la maison…

Cette villa, cachée dans le quartier du parc, laisse penser que l’architecte a délibérément contribué à l’introduction du style brésilien dans les différents projets rayonnais auquel il a collaboré: le palais des congrès, le casino (démoli dans les années 80)…

 

   

Villa « Boomerang », 9 allée Georges 17200 Royan - Photo @Galerie44

 

Royan, décrit comme le laboratoire de la reconstruction cache encore bien des secrets…

 

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